COMMENCEMENT
À l’aube de mon année terminale, je deviens l’unique rédactrice en chef du journal de mon lycée, que je co-gérais depuis déjà deux ans. L’occasion pour moi de laisser émerger une créativité parfois réprimée et de voguer vers de nouveaux projets en trouvant de nouveaux apprentis rédacteurs prêts à me suivre dans cette expérience journalistique. Le problème ? Le journal de notre lycée n’était pas assez lu, trop peu imprimé et était très restrictif : il fallait, je crois, un moyen pour que les lycéens de Marie de Champagne puissent connaître l’actualité de la ville de Troyes, et celles des autres lycées qui leur étaient tous plus ou moins familiers. Ça a commencé comme ça. De la simple idée de moderniser un concept éditorial lycéen devenu institutionnalisé et trop peu adapté aux besoins des étudiants. Ma solution : création de réseaux sociaux, réunions avec le corps administratif sur l’importance d’un média lycéen efficace pour la cohésion de l’établissement, si on lui donnait plus de moyens pour réussir. C’était plutôt facile puisque j’étais élue depuis presque 3 ans dans toutes les commissions exécutives de mon lycée et avait donc pu constater les manquements de ce dernier. Le projet était ambitieux et surtout onéreux. Nous avons eu la chance d’avoir leur confiance pour débuter, malgré une équipe peu investie et bancale, aucune réelle expérience, et des rêves qu’ils savaient déjà trop grands pour la structure. Le premier numéro voit le jour en octobre, avec une promotion sur les réseaux sociaux qui nous permet dès le premier post, de voir déjà 300 personnes s’abonner à notre compte Instagram, véritable plateforme de communication avec notre audience depuis ce jour. Très vite les réactions suscitées dépassent les espérances attendues. Demandes de lycéens d’autres établissements, demandes de collaboration et volonté d’entreprises d’investir dans ce projet qui leur permettrait enfin d’avoir un moyen de toucher les jeunes, ce qui – qu’on se le dise – demeure relativement compliqué en zone rurale.
DÉROULEMENT
Puis, il y a eu Lucile Moy, créatrice d’Efflorescence Culturelle. Révolution. Un simple tweet auquel elle a répondu a boulversé mon quotidien. On s’appelle, elle m’explique son parcours et évoque quelques possibilités que notre futur pourrait nous offrir et nous conseille sur nos doutes et la popularité grandissante de ce qui devait être un simple journal lycéen. Grâce à elle, j’effectuais ma première interview d’un artiste relativement célèbre, Lord Esperanza, alors que nous n’avions pour l’heure pas sorti le premier numéro ni même créé de compte sur les réseaux. Opportunité inespérée. Si j’envisageais déjà le journalisme depuis longtemps, elle est sûrement celle qui m’a poussé les deux pieds dedans, un peu prématurement. La suite est allée très vite, le média à l’heure où j’écris vient de fêter ses un an. J’ai décidé d’accepter une demande d’un lycéen déçu de ne pas avoir de journal dans son lycée, bien que les jeunes participant au MOOZ s’y opposaient. Et l’idée me vient : Troyes a besoin de faire vivre sa jeunesse et cela passe par un mouvement qui pourrait la fédérer. Nous allions être à l’origine d’un média inter-lycées, puis inter-écoles dans la ville réunissant lycéens et étudiants, qu’on n’assimile guère ensemble habituellement. Nombreux sont les rédacteurs qui ont pris peur quant à la quantité de temps que le projet requerrait. Certains y ont cru, et ce sont ceux que vous avez pu voir sur l’image juste au dessus. Réunions avec des organismes privés, invitation à des conférences, au Conseil Régional, à des festivals… L’année 2018 s’est enchaînée et nous a permis aujourd’hui de créer une communauté regroupant près de 4 000 personnes avec 2 500 exemplaires imprimés. J’avouerais m’être souvent inquiétée, notamment lorsque j’ai dû pour la première fois tenir une réunion devant près de 50 jeunes, me retrouver accréditée à des évènements à parfois plus de 8 heures de chez moi, apprendre à gérer un budget de 12 000 euros sans la moindre connaissance mathématique ou présenter mon projet devant les élus de la région Grand Est. Trouver un moyen de susciter l’intérêt des jeunes et de maintenir celui des rédacteurs a peut-être été l’un de nos plus grands challenge, challenge toujours identique à l’approche de 2019. Nous avons tant appris de cette expérience.
Aujourd’hui, le MOOZ, c’est donc un média culturel de jeunes ambitieux, talentueux et déterminés. Projet fédérateur, collaboratif et inclusif. Avec ce projet, nous désirons promouvoir la richesse culturelle présente en tous lieux en relayant des événements plus ou moins connus, mais nous souhaitons aussi développer certaines de nos compétences (journalisme, montage, aisance oratoire, rédaction, relations presse, gestion d’équipes, dessin, photographie, communication, secrétariat, tournage…). C’est aussi le moyen pour nous de faire entendre notre voix, nous jeunes auxquels on demande très peu l’avis dans les différents débats d’opinion publique. Nous aussi, nous voulons revendiquer l’importance de certaines valeurs, idées et initiatives à travers la transmission de notre amour pour des domaines tels que la musique, la littérature, le cinéma ou encore le 3ème art. Mais ce qui compte par-dessus tout, c’est de partager ensemble. D’apprendre à avoir confiance en soi, d’affirmer nos goûts et de rencontrer des personnes qui ne nous ressemblent en rien mais qui possèdent tout de même des centres d’intérêts identiques aux nôtres. Savoir qu’on a tout à apprendre de l’autre et que ses différences nous ouvrent au monde est l’un de nos plus rudes combats, que nous défendons à travers nos 4 formats : vidéo, radio & podcasts, version papier et site web.
La suite est disponible sur la plaquette ci-dessous qu’on tente de tenir à jour le plus régulièrement possible, mais la plus fidèle représentation du projet reste notre site web (2 à 3 articles par jour), notre chaîne youtube ( 1 à 2 vidéos par semaine) ou nos réseaux sociaux sur lesquels nous sommes très actifs.
PLAQUETTE MOOZ (07/2018)
LEMOOZ.COM
Update: le MOOZ s’est terminé au début de l’année 2020, l’équipe s’étalant davantage encore aux quatre coins de la France et compliquant notre organisation déjà conflictuelle. Pour moi, comme pour Ninon, Clara, Sophie, Romain, Mathis, Guillaume, Maël ou encore Mélissandre et Clémence, ce projet aura été révélateur. Révélateur de nos propres capacités, de potentiels talents, mais aussi des opportunités que nous pouvions provoquer autour de nous. Grâce au Mooz, nous avons appris, et nous avons grandi.
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